
L’époque est morose mais les marques continuent de faire rêver. Résistant à Internet, le magasin reste un espace de rencontre et de dialogue privilégié avec les consommateurs. Travailler cet écrin et rendre l’expérience client mémorable est devenue une question de survie pour les enseignes qui ne se battent pas sur le terrain du prix. Le design est le meilleur outil pour sublimer le point de vente et raconter une histoire qui saura intéresser fidéliser et recruter de nouveaux clients. Avec un objectif : augmenter le chiffre d’affaires. En art comme en affaires, l’audace paie. Par Cécile Buffard
De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace et le commerce sera sauvé. Ce n’est pas Danton qui, aujourd’hui, sonne le tocsin mais les designers qui, dans une crise économique et structurelle qui s’installe, appellent à un sursaut des retailers, face à l’inexorable déclin des volumes de ventes. Poussés par une baisse du pouvoir d’achat autant que par des considérations écologiques, les consommateurs cèdent, de plus en plus, aux sirènes du discount. En France, le chiffre d’affaires du marché du bazar et déstockage s’élève à plus de 10 Md€ en 2024 et son dynamisme repose essentiellement sur l’évolution du pouvoir d’achat des ménages et l’extension du parc de magasins, révèle Xerfi. Loin en tête devant les autres enseignes, le hollandais Action a enregistré un chiffre d’affaires annuel de 14 milliards d’euros, en progression de 20 % comparé à 2023. Pendant ce temps, les enseignes de mass market s’effondrent. Le secteur textile est le plus touché, plombé par la concurrence agressive des plateformes de vente à prix cassés Shein, Temu ou Vinted. Le prêt-à-porter féminin français accuse un repli de plus de 8 % en 2024 (4 % pour les hommes), rapporte l’Observatoire économique de l’IFM. « La polarisation entre des enseignes obsédées par leur image prix et celles qui investissent dans l’expérience client se confirme un peu plus chaque année », observe Philippe de Mareilhac, président de MV Design.
Faire mieux, avec moins
Dans une logique d’économie, les attentes des commerçants se font plus ciblées. « Ils attendent